Les clef du conclave
Désertée de ses visiteurs, interdite d'accès et placée sous haute surveillance, la célèbre chapelle Sixtine devient, le temps du conclave, le lieu de confidentialité absolue. Et pour que rien ne filtre du vote des cardinaux, des panneaux de brouillage d'ondes magnétiques sont même installés ! Une adaptation aux temps et mœurs modernes, mais sur le fond, le rituel est le même.
C'est toujours dans un poêle que sont brûlés les bulletins dont la fumée blanche est guettée par tous les catholiques du monde. Fumée blanche, le pape est élu ; fumée noire, il faut revoter. Petits arrangements avec la tradition, la paille humide ajoutée dans les années 60 pour noircir la fumée a été remplacée par un produit chimique.
Conclave, du latin cum clave, fermé à clef. Enfermés au cœur du palais apostolique comme leurs prédécesseurs, les 115 cardinaux électeurs, tous âgés de moins de 80 ans, voteront coupés du monde, dans le plus grand secret. Ils en ont d'ailleurs fait le serment en entrant. En théorie, c'est l'Esprit saint qui choisit le pape. En pratique, cette lourde responsabilité revient aux cardinaux. Monseigneur Barbarin l'avoue qui a participé au dernier conclave et participera aussi à celui-ci.
Mgr Philippe Barbarin, archevêque (大主教) de Lyon
Je vote pas pour un copain, je vote pas pour quelqu'un qui pense comme moi. Je vote pas… Je regarde une fonction, l'Église universelle et un bonhomme !
Les bulletins rédigés d'une écriture non reconnaissable sont placés dans une urne. 2 scrutins le matin, 2 l'après-midi, jusqu'à ce qu'un nom se dégage à la majorité des 2/3, c'est-à-dire au moins 77 voix. La fumée blanche indique alors que le pape est élu. Et c'est le cardinal le plus ancien en poste qui a l'honneur de l'annoncer.